La rhizarthrose

Définition

Elle correspond à l’arthrose (usure du cartilage entre deux surfaces articulaires) de la base du pouce, c’est à dire de l’articulation entre le trapèze et le premier métacarpien.

Mécanisme

L’articulation trapézométacarpienne permet d’orienter la pulpe du pouce en opposition aux autres doigts pour les mouvements fins de préhension et est donc très sollicitée pour tous les mouvements de pince entre le pouce et les autres doigts.

Elle peut concerner une ou deux mains et le plus souvent elle est d’origine dite primitive (c’est à dire sans cause retrouvée). Parfois, elle peut être secondaire à un traumatisme (antécédent de fracture ou luxation) ou dans le cadre de maladies inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde).

Les symptômes

La douleur est le premier symptôme à apparaître, soit spontanément, soit dans certains gestes de la vie quotidienne utilisant la pince (tourner une clé, ouvrir un bocal). Elle est localisée à la face antérieure de la base du pouce et évolue souvent par poussées avec des phases d’accalmie.

Puis l’évolution va se traduire par une perte progressive de la force de serrage et une diminution de la mobilité du pouce voire une déformation du pouce : subluxation du pouce, fermeture de la première commissure, déformation du pouce en Z.

Examens complémentaires

Des radiographies standard, centrées sur l’articulation (avec incidences spécifiques) permettent de confirmer le diagnostic.

Un scanner est également réalisé en cas de chirurgie programmée.

Le traitement

Le traitement dépend de la sévérité des symptômes et de l’atteinte articulaire.

Le traitement médical

Dans les formes débutantes avec une atteinte articulaire peu importante.

Il consiste en la prise d’anti douleurs et anti inflammatoires associée au port d’une orthèse de repos, thermoformée. Une infiltration de  l’articulation trapèze-métacarpienne est également proposée.

Il permet d’améliorer les symptômes dans 70 à 80% des cas.

Le traitement chirurgical

En cas d’échec d’un traitement médical bien conduit et prolongé (6 mois) avec des douleurs invalidantes persistantes ou d’emblée en cas de forme sévère.

Le type d’intervention  proposée dépend de l’âge du patient, de son activité et de la destruction articulaire et osseuse à la radiographie et au scanner.

3 types d’interventions existent :

L’implant d’interposition en pyrocarbone

Cette intervention peut être indiquée particulièrement chez des patients jeunes, avec une arthrose peu développée à la radiographie mais très symptomatique.

Cela consiste à intercaler un implant en pyrocarbone au niveau de l’articulation trapézométacarpienne arthrosique afin de soulager les douleurs.

Cette solution non définitive permet en cas d’inefficacité d’avoir recours à l’une des 2 autres interventions plus radicales.

La trapézectomie avec ligamentoplastie de suspension et interposition

Proposée chez les patients très manuels (personne très active, travail de force) et en cas de trapèze de très mauvaise qualité.
L’os trapèze est retiré puis un tendon du poignet est prélevé et interposé à la place du trapèze afin d’éviter le recul du métacarpien.
Il s’agit d’une intervention radicale avec des résultats obtenus en 6 mois.

L’arthroplastie (ou prothèse) trapézo-métacarpienne

Proposée en cas de trapèze peu abîmé, en l’absence d’arthrose STT associée, chez des patients peu manuels.
Elle a pour but de rétablir une mobilité et une fonction proche de la normale.
Les surfaces articulaires dégénératives au niveau de l’os trapèze et de la base du 1ermétacarpien sont retirées puis une prothèse est mise en place afin de restaurer l’articulation.

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